Le départ de la Monusco est une décision voulue par Kinshasa malgré les inquiétudes exprimées ses différentes parties prenantes à ce processus du désengagement. L’une des plus importantes et plus vieilles missions onusiennes au monde à ce jour, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo, Monusco, est appelée à fermer ses portes en RDC. C’est la raison de l’audience accordée par le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Jacquemain Shabani, à l’ambassadrice américaine au Congo, Lucy Tamlyn.

Les deux personnalités ont évoqué, lors de cette rencontre,  la nécessité de recourir à un dispositif de la police pour remplacer la Monusco. Ce dispositif de police voulu doit être efficace et fiable pour répondre aux besoins de sécurité de la population congolaise après le départ de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. Lucy Tamlyn et Jacquemain Shabani ont passé au peigne fin les voies et moyens pour la mise en place de ce dispositif de police dans les zones où la sécurité bat de plus en plus de l’aile. Donc, le gouvernement congolais et cette mission onusienne s’accordent sur cette nécessité. Ce qui, en effet, ouvre la voie à la recherche d’une paix durable dans l’Est de la RDC.

La première zone concernée par ce retrait définitif de la Monusco est la province du Sud Kivu et ce, depuis le mois de janvier 2024. A cet effet, la Monusco a remis aux autorités nationales ou fermé sept bases ou sites (Baraka, Bukavu, Bunyakiri, Kamanyola, Kavumu, Rutemba et Sange), ainsi que 15 autres installations. Bien que la Monusco ait cessé ses opérations dans les bases de Mikenge, Minembwe et Uvira, le transfert aux FARDC sera finalisé dans les semaines à venir. Ce départ de la Monusco donne la voie aux forces de sécurité congolaises qui devront assurer le contrôle de quatorze bases de l’ONU dans la province. Cette étape du retrait de la Monusco précède tout justement celui des forces dans le Nord Kivu et l’Ituri.

Au sortir de cette audience, l’ambassadrice américaine a tenu à préciser que c’est le souhait du peuple congolais de voir la Monusco partir et que les forces de sécurité de la RDC devront prendre le relai.  Elle a affirmé que : « Nous avons parlé de l’importance d’avoir un dispositif de police pour remplacer la MONUSCO et nous étions tous deux totalement d’accord… ce que la population veut, c’est la présence de la sécurité».

Il nous souviendra que la mission onusienne en RDC a fermé, le 25 juin dernier, son bureau de Bukavu en présence des autorités du gouvernement central, lequel bureau était son centre opérationnel dans le Sud-Kivu depuis plus de 20 ans. Le 30 juin, conformément à l’accord conclu avec le gouvernement de la RDC, la mission a achevé son retrait du Sud-Kivu. Ce qui marque ainsi la fin de la première phase de son désengagement du pays.

Cette décision intervient en réponse à la demande du gouvernement congolais de voir la mission de l’ONU quitter le pays, soulignant que, au cours des 25 dernières années, les casques bleus n’ont pas réussi à protéger les civils des groupes armés, d’une part. D’autre part, il est à noter que la population a également exprimé son mécontentement quant à la présence de la Monusco, avec des manifestations meurtrières dans le Nord-Kivu exigeant le retrait des troupes jugées inefficaces.

Freddy Mutambayi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *